Western Urbain
Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de ma dernière réalisation en date: une veste repérée dans le dernier numéro du magazine Burda.
Un tailleur sans col, court, sobre et carré, réalisé en cuir (nappa d’agneau), avec de jolis motifs appliqués sur les devants.
La matière
Ma version à moi je l’ai taillée dans un joli simili cuir couleur camel, que j’aime beaucoup. J’aurais apprécié travailler le cuir mais cela représente un sacré budget à l’achat. Le simili, beaucoup moins onéreux, reste une très bonne alternative.
Je n’en trouve pas souvent qui convienne en magasin. De temps en temps, à l’automne, Mondial Tissus sort une gamme de skaï bien souple « spécial habillement », mais partout ailleurs et le reste du temps, le cuir synthétique se trouve au rayon ameublement, et il est raide comme tout. J’ai déjà tenté le coup autrefois. Résultat très inconfortable, et en plus, on a une allure de canapé. Non, ce n’est pas l’effet voulu.
Cette fois ci, j’ai trouvé quelque chose d’intéressant (ce fameux skaï camel) au rayon tissu d’ameublement d’une boutique paloise qui s’appelle Marché Bosquet. J’étais très méfiante mais les vendeuses m’ont convaincue: « Vous allez voir, il est souple comme tout! Et regardez moi cet aspect, magnifique, n’est ce pas? »
C’est vrai qu’il est joli cet aspect. Bon d’accord.
Maintenant que la veste est terminée, et que je l’ai longuement portée pour la tester, je peux vous le dire: « Ha qu’est ce qu’on est serré, au fond de cette veste, chante la Juju, chante la Juju (…)«
Sérieusement, elle ne donne pas l’air d’un canapé (un bon point pour elle) mais elle est tout de même très raide. Avec un cuir naturel, on pourrait compter sur le temps: « il va se faire, travailler, s’assouplir ». Mais avec cette matière, tout ce qu’on peut espérer comme évolution, c’est qu’elle craquelle et s’effrite. Heu, c’est gentil mais non merci.
La réalisation
La structure du vêtement est très épurée. Son caractère et son originalité résident essentiellement dans le matériau employé (cuir ou simili) ainsi que dans ses motifs appliqués. Et c’est précisément là que se trouvent les difficultés techniques.
La manipulation du simili cuir demande un traitement, un geste, des réglages machine spécifiques. Ce n’est pas comme avec un tissu « classique ». On ne peux pas écraser les coutures au fer: au lieu de ça, on colle les marges de couture sur le vêtement. De la même façon, on n’épingle pas les pièces pour les maintenir avant de les piquer à la machine: on les maintient ensemble avec des trombones, ou bien de l’adhésif double face. Ou bien , si on épingle, on reste sur les marges de couture. Car une fois les épingles retirées, les perforations restent et on ne veut pas de ça sur les parties visibles du vêtement, n’est ce pas? Le magazine comporte une liste d’astuces pour travailler le cuir. Comme ça, on dédramatise un peu la difficulté. Ceci dit, ces conseils ne sont pas tous adaptés au simili. Selon moi, en cuir ou bien en simili, la confection de cette veste est plutôt difficile si on les réalise dans les matières conseillées. Car malgré les conseils, les explications, je trouve que tout n’est pas forcément évident. Et ce, malgré le fait que ce modèle fasse l’objet d’un cours illustré en fin de magazine.
J’estime que je m’en suis tirée car je n’en suis pas à ma première réalisation dans ce type de matière, je commence à avoir l’habitude. D’ailleurs, je vous conseille ce livre qui est très bien:
Concernant le décor appliqué, en y allant tranquillement, je pense qu’il n’y a pas de difficulté particulière.
Le principe est de surpiquer une pièce en forme de goutte sur le vêtement et ce, selon un motif tracé sur du papier de soie que l’on retire une fois les piqûres terminées. Même type de procédé que je vous montrais dans de précédents articles sur mes t-shirts à messages, mes t-shirts Mr Michel (le nom de mon groupe) que je porte en concert (retrouvez ces articles ici, ici et là). C’est pas compliqué mais il faut de la patience et de l’application.
J’ai un peu galéré à la toute fin, au moment ou la doublure est fixée sur le reste du vêtement. C’est là qu’il faut retourner la veste à travers une fente de 15 cm. Pas pratique avec un vêtement raide comme ça! En plus, c’est à ce moment là que j’ai encollé (à la néoprène) les surplus d’ourlet alors, j’essayais de faire au plus vite pour que la colle ne sèche pas avant de positionner tout ça correctement!
Un bon bilan
Je dois dire que ça me change des ouvrages habituels, ce fut très agréable de travailler une pièce simple mais originale. Ca casse la routine.
D’autre part j’aime bien travailler des tissus aussi stables que le simili. Contrairement à des tissus fins style viscose, ça ne bouge pas lorsqu’il faut disposer les pièces du patron dessus avant de couper. Avec de bons ciseaux, la coupe est très agréable. Il y a peu de pièces, donc on ne s’y perd pas. A peine quelques repères à reporter et on peut commencer à assembler.
Très belle réalisation ………….j aime beaucoup
Oh, merci à toi! ^^
J’adore ! Elle est vraiment super ! Mais j’aimerais beaucoup voir une réalisation ou t’as l’air d’un canapé ! ça m’intrigue 🙂
AH AH AH, en te lisant je me rends compte que j’ai peut-être LEGEREMENT exagéré la comparaison! ^^
c’est toujours parfait ce que tu fais, ça a l’air ultra compliqué de faire une aussi belle veste que toi, vraiment la couleur est juste sublime!!! on t’a deja demander de realiser un vetement pour une « commande »?
Coucou Sarah, merci mille fois pour tes compliments. Je vois que comme moi, tu aimes cette couleur! Pour répondre à ta question, j’ai déjà réalisé des vêtements pour des commandes. Bises à toi!
Ah le travail du cuir, c’est toute une histoire et pour en avoir fait une je compatis 🙂
Ta petite veste rend très bien et l’appliqué est très joli! Je ne connaissais pas cette astuce pour les surpiqûres, très pratique en tous cas !
Merci pour ton commentaire! 🙂