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Chaussures

Espadrilles façon Valentino: comment j’ai procédé

By août 22, 2016juillet 14th, 201714 Comments

Ma dernière réalisation en matière d’espadrille m’a été inspirée par un modèle de la marque Valentino que voici:Afficher l'image d'origine Je vous la présentais la semaine dernière, avec ma combinaison NINA de Wear Lemonade en
lyocell de chez tissus.net fraîchement cousue également.Aujourd’hui, je vais vous raconter un peu comment j’ai procédé. Ce n’est pas un tutoriel. Juste un petit témoignage. Je me rends compte en dialoguant avec vous, que cette démarche de création de chaussures vous parle. Alors j’en profite pour vous raconter plus en détail, mon protocole expérimental 😛

Depuis que j’ai commencé à fabriquer des chaussures, je me rends compte que ma tête fourmille d’idées et d’inspiration. J’ai envie de les expérimenter une par une. Du coup, les modèles que je fais m’amènent souvent vers des techniques que je n’ai jamais abordées avant. Il y a eu les sneakers, puis les derbies à franges, aujourd’hui, le cuir tressé… Je me lance à chaque fois dans l’inconnu, poussée par ma curiosité. Je ne fais jamais de toile. Je commence une chaussure sur les deux (la gauche ou la droite) et elle me sert de prototype, de toile en somme. Mais si elle est satisfaisante, elle deviendra un produit fini. J’aime bien commencer immédiatement avec le tissu (ou cuir) final pour tenir compte de ses réactions. C’est risqué mais la quantité de tissu utilisée est tellement minime (comparé au vêtement) que je n’ai pas de regret.  Lorsque ma première chaussure est terminée, qu’elle soit réussie ou non je m’emploie à réaliser la seconde, pas trop longtemps après, car je dois me rappeler assez précisément des techniques utilisées pour la première. Grâce à cela, j’ai l’occasion de répéter mes gestes (le chemin vers la virtuosité ^_^), d’essayer d’améliorer ce qui doit l’être. Si mon prototype n’est pas toujours satisfaisant, j’essaie quand même d’aller systématiquement au bout d’une paire. Même si elle est ratée, j’en retire de l’expérience, des connaissances. Et au cours de l’expérimentation suivante, je suis plus avertie.

Tout ceci est contraire à ce que je préconise dans le livret tutoriel « Mes sneakers en shweshwe« . En effet, j’y conseille de faire une toile, de réaliser la chaussure gauche et la chaussure droite en même temps pour éviter les différences d’exécution. Mais il s’agit là d’un modèle qui a été testé maintes fois. Et les explications du livret sont rédigées précisément, pour vous donner un maximum de chance de réussite. De mon côté, lorsque j’expérimente un nouveau modèle, je suis en permanence obligée d’adapter ce que j’imagine, à la réalité de la confection.  Le fait de commencer par la réalisation d’une seule chaussure me permet d’isoler les problèmes rencontrés, et de trouver des solutions petit à petit. C’est un contexte différent.

Voici donc les pièces qui composent ma chaussure gauche:

Colonne de gauche (de bas en haut): pièce intérieure de la partie côté orteil, puis deux pièces relatives à la partie talon.

Colonne de  droite: partie côté orteils, pièces extérieures.

Je commence à former les tresses sur la pièce principale qui est faite de toute une quantité de lanières (sur le centre et sur les côtés). Une bande de cuir supplémentaire est là pour bloquer la position des lanières du centre qui s’entrecroisent. A présent, je colle un genre de parement qui vient fixer le tressage des côtés, ainsi qu’une autre pièce au centre.Ensuite je colle une pièce sur la face intérieure de la chaussure. Cela finit de fixer le tressage des côtés. Cette pièce est coupée dans un cuir très fin.Là, je pose un biais (coupé lui aussi dans le cuir très fin) côté chaussant.Après avoir coupé les lanières qui dépassent, je commence a exécuter les surpiqûres. Après avoir cousu les « fleurs » décoratives (pastilles de cuirs coupées au ciseau cranteur) et formé la pièce côté talon, je couds les deux pièces sur la semelle en corde (de la marque Prym, disponible chez Rascol).Je n’ai pas de photos à vous montrer de la réalisation de la bride qui maintient la cheville. Il s’agit de deux longues bandes de cuir collées puis cousues ensemble envers contre envers. La longueur correspond à deux fois le tour de la cheville plus de quoi fixer la boucle (récupérée sur des vielles chaussures achetées à Emmaüs).Et voilà!

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