Je boucle cet épisode de cordonnerie avec la confection d’une chaussure gauche, finissant ainsi ma première paire de ballerines faites main. Je vous racontais précédemment qu’une fois que j’ai su me faire mes jeans et mes manteaux, j’ai eu envie de savoir comment sont faites les chaussures. Après avoir passé beaucoup de temps à observer celles que l’ont trouve dans le commerce, à chercher des explications techniques sur le net, j’ai décidé de me lancer. Par étapes, et sans précipitation pour me donner le temps de bien comprendre la technique et de m’appliquer dans mes gestes.
J’ai d’abord réalisé une première ballerine. Elle présente tout un tas de défauts. Mais j’ai été jusqu’au bout de l’ouvrage. Une fois terminé, je suis allée demander conseil à mon cordonnier. Il a été très encourageant! Il s’est montré intéressé par ma démarche et par les techniques (peu orthodoxes) que j’ai employées. Après quoi, il m’a donné plein de tuyaux. Il m’a prêté quelques outils pour me faciliter la tâche et améliorer le rendu pour la prochaine.
Il m’a aussi donné des indications de gestes techniques, m’a expliqué des choses intéressantes sur les réactions des matériaux (colle, cuir…). Une mine d’infos sur qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’une sourde. Je suis repartie de chez lui plus motivée que jamais. Bien décidée à appliquer ces recommandations sur la fabrication de ma seconde ballerine. C’est tellement formidable de rencontrer des gens, passionnés par leur métier et qui prennent le temps d’en discuter dès lors qu’on s’y intéresse!
Aujourd’hui, je vous présente donc une paire complète.
Cette seconde chaussure, comme sa jumelle, est loin d’être parfaite. Selon moi, elle n’est pas fonctionnelle à plein de niveaux (confort, tenue des volumes…). Ceci dit, je me sers la pince et me félicite car je trouve que c’est bien d’avoir abouti mon projet. Je suis fière de ma persévérance. Cette aventure me fait dire que tout est possible. Je pensais que cette discipline serait inaccessible pour moi. Je suis trop contente d’avoir pu l’aborder par moi même. Maladroitement certes, mais je ne vais pas m’arrêter là. Ca m’a tellement plu de manipuler les outils, les matières etc… que je suis impatiente d’aller plus loin. La prochaine fois, je vais essayer de m’équiper un peu (formes etc…). Je pense que ça va m’aider à avoir un meilleur résultat. A suivre…
Démarche très intéressante, je n’aurais jamais pensé faire mes chaussures moi-même. Chapeau !
Ca faisait un moment que ça me trottais dans la tête. Mais j’ai mis des années à trouver une amorce, un procédé à ma portée pour me lancer… Merci à toi! 🙂
Tu peux vraiment être fière de toi. Tu es bien la seule à voir des défauts moi je trouve qu’elles ont l’air parfaites!
Merci, ton commentaire me fait vraiment très plaisir!
C’est absolument génial comme aventure ! Et j’imagine bien la joie de tomber sur un cordonnier qui est ravi de partager ses connaissances. Mon arrière grand père était cordonnier, au grenier il y a tout plein d’outils, et de « pieds » en bois, et je trouve ça trop triste quand le savoir ne se transmet pas. J’espère pouvoir m’en servir un jour de tout ces outils !!
Ah c’est fascinant! C’est vrai que la transmission, c’est quelque chose de formidable. Surtout dans les filières artisanale qui demandent d’avoir un geste très précis et de comprendre les matières… Je trouve que ce sont des métiers très « humains » et qu’il est bon de préserver tant qu’on le peut!
Ce ne doit pas être facile actuellement d’être cordonnier: tant de chaussures sont jetées faute de pouvoir être réparées car de qualité trop médiocre pour que ça en vaille la peine, ou que ce soit possible. Il a dû être ravi de ta démarche,et de partager son savoir-faire. Les outils que tu présentes sont intéressants à découvrir, et tu as maintenant une paire de ballerines absolument uniques!
Oui c’est vrai tu as raison, ils doivent de moins en moins avoir à faire à des matières nobles. Ca ne doit pas être amusant tous les jours.
On le voit nous même quand on coud: si les tissus sont de qualité médiocre c’est hyper désagréable à travailler. Parfois on s’arrache les cheveux!
Cette aventure me donne envie de cultiver la qualité, l’amour du travail bien fait et l’échange des savoirs…
Bravo Julie, c’est impressionnant! Tu explores des voies qui n’appartiennent qu’à toi, et le résultat est tout à fait encourageant. Si tu cales sur qq chose n’hésite pas à m’appeler. Je t’encourage à travailler sur de belles matières, c’est comme en cuisine, de bons produits pour de bons plats. Encore bravo!
Comme ton commentaire me fait plaisir! Merci beaucoup pour tes encouragements! Déjà, à l’époque de nos premiers échanges, tu m’avais donné de précieux renseignements qui m’ont boostée dans mes recherches. Comme tu peux le voir, je m’accroche et je me régale!
Salut,
alors je sais, je débarque un peu mais j’ai découvert ton blog il y a peu. Je suis vraiment impressionnée par ton talent! J’ai toujours rêvé de faire des chaussures (à vrai dire, j’ai même failli faire une formation professionnelle pour ça) et puis ça ne s’est pas fait pour de multiples raisons.
Bref, je tenais à te dire que je trouve tes articles sur la confection de chaussures très intéressants et inspirant, maintenant, ça me démange à nouveau mais qui sait, je vais essayer de me lancer en autodidacte moi aussi, juste pour pouvoir me faire mes chaussures à moi 🙂
Bonne continuation, en tout cas je continuerai de te lire avec plaisir.
Ah et si tu as des tuyaux ou des conseils, je suis toujours preneuse 😉
Salut!
Merci beaucoup pour ton commentaire qui m’a fait énormément plaisir! Bienvenue sur ce blog alors! Je suis ravie qu’on partage cette fascination pour la fabrication de chaussures. Je me ferai un plaisir de te donner tout un tas de conseils. N’hésite pas à me poser des questions si tu veux en savoir plus, je pourrais te répondre en fonction de ton projet. Enfin, si j’y arrive, je suis plus dans l’expérimentation que dans l’expertise. En tous cas, n’hésite pas!